Les pays de l’UE discutent d’une aide financière mensuelle de 1,5 milliard de dollars à apporter à l’Ukraine. Ainsi, l’aide à l’Ukraine en 2023 devrait atteindre 18 milliards de dollars.
C’est ce qu’ont déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à l’ouverture de la Conférence internationale d’experts sur la restauration, la reconstruction et la modernisation de l’Ukraine, le 25 octobre à Berlin.
La présidente de la Commission européenne a rappelé que l’Ukraine avait besoin d’environ 3 à 5 milliards de dollars par mois pour couvrir les dépenses budgétaires courantes, notamment les salaires des médecins, des enseignants et des militaires.
“L’Ukraine a besoin d’un soutien fiable. L’UE est prête à l’assumer, et je travaille avec les États membres pour agir pour que l’UE puisse fournir à l’Ukraine jusqu’à 1,5 milliard de dollars de soutien pour chaque mois de guerre. Nous parlons de 18 milliards de dollars en 2023”, a-t-elle déclaré.
Le “plan Marshall” de l’UE pour reconstruire l’Ukraine
Le 25 octobre, avant le début de la conférence de Berlin sur la reconstruction de l’Ukraine, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et le chancelier allemand, Olaf Scholz, ont appelé à la création d’un plan Marshall alors que la nation déchirée par la guerre se débat avec des conditions économiques qui se détériorent et une aide financière limitée, a rapporté Euroactive.
Les estimations les plus récentes de la Kyiv School of Economics indiquent que l’invasion russe a causé des dommages s’élevant à plus de 127 milliards de dollars. Début septembre, la Banque mondiale, la Commission européenne et le gouvernement ukrainien ont mené une étude conjointe et ont conclu que le coût de la reconstruction serait d’environ 349 milliards de dollars.
Le coût de la reconstruction devrait être de 349 milliards de dollars – étude conjointe de la Banque mondiale et de l’UE
Lors de la “Conférence internationale d’experts sur le redressement, la reconstruction et la modernisation de l’Ukraine”, organisée par la Commission européenne et le gouvernement allemand, qui assure actuellement la présidence du G7, des experts de l’Ukraine, des gouvernements du G7 et des institutions européennes discuteront de la provenance des fonds et de la manière de les utiliser le plus efficacement possible.
“Il s’agit ni plus ni moins de développer un nouveau plan Marshall pour le XXIᵉ siècle”, a déclaré Ursula von der Leyen, faisant allusion à l’initiative menée par les États-Unis qui a contribué à relancer l’économie européenne après la Seconde Guerre mondiale.
Les deux dirigeants européens ont ajouté que comme l’Ukraine est pour le moment candidate à l’adhésion et qu’elle agit pour protéger les intérêts de l’UE, l’aide à l’Ukraine est dans l’intérêt de l’UE. Toutefois, jusqu’à présent, l’UE a montré qu’elle était assez lente à fournir une aide financière à l’Ukraine.
Seuls 6 milliards d’euros sur les 9 milliards d’euros d’aide macro-financière promis en mai 2022 ont été distribués par les États membres de l’UE à ce jour.
L’État ukrainien a commencé à monétiser sa dette afin de maintenir sa stabilité financière et de continuer à payer ses opérations militaires.
Les États-Unis ont fourni à l’Ukraine l’aide financière la plus importante
Selon l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale, les États-Unis avaient accordé au gouvernement ukrainien une aide de 52,3 milliards d’euros au 3 octobre, tandis que l’UE et ses États membres ont apporté une contribution totale de 29,2 milliards d’euros.
Le fait que l’aide européenne progresse lentement n’est pas passé inaperçu. Dans une étude sur la reconstruction de l’Ukraine, le German Marshall Fund affirme que la Commission européenne ne devrait pas être la principale organisation en charge du projet “car Bruxelles n’a ni le poids politique ni le poids financier nécessaires”.
Il estime plutôt que les pays du G7 devraient prendre la tête de la reconstruction et qu’un Américain devrait être le coordinateur initial de la plate-forme. Cette analyse suggère que la participation de l’UE ne fera que s’accroître à mesure que l’Ukraine se rapprochera de l’adhésion.
La conférence de Berlin abordera également la question de la prévention de la corruption et de la manière dont la reconstruction peut être utilisée pour moderniser le secteur ukrainien, en plus des problèmes concernant la structure de l’effort de restauration.
