Le président russe Vladimir Poutine et ses sbires risquent désormais d’être accusés de crimes de guerre à la suite de leur guerre d’agression barbare contre l’Ukraine. Poutine lui-même, son cercle politique restreint et les commandants militaires en sont conscients, affirme Politico.
Les dirigeants russes peuvent être jugés pour crimes de guerre par un tribunal international.
Dans le discours médiatique en Russie, on peut déjà entendre la crainte de ce scénario où les dirigeants politiques et militaires de l’État russe se retrouvent devant un tribunal international, à la manière de l’ancien dirigeant yougoslave Slobodan Milošević, pour les crimes qu’ils ont commis en Ukraine.
Poutine et ses alliés doivent sans doute réfléchir à leurs plans d’évasion alors que les efforts de guerre de la Russie échouent suite aux puissantes contre-attaques de l’Ukraine et aux sévères sanctions occidentales qui frappent l’économie russe. Ainsi, la probabilité d’un succès, même minime, diminue et le risque d’une transition de régime ou d’un effondrement de l’État augmente chaque mois.
La Cour pénale internationale rassemble les preuves des crimes de guerre commis par la Russie
Christine Van den Wyngaert, ancienne juriste à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, l’un des tribunaux chargés d’enquêter sur les crimes présumés en Ukraine, s’est exprimée à ce sujet dans une interview accordée à POLITICO. M. Van den Wyngaert a déclaré qu’un éventuel procès pour crimes de guerre serait probablement long, mais que le calendrier pourrait être facilité par les enquêteurs de la CPI qui rassemblent déjà des preuves des crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine.
Selon M. Van den Wyngaert, la participation aux meurtres commis à Bucha, dans la région de Kiev, où des fosses communes et des cadavres attachés ont été découverts après la retraite des troupes russes, pourrait suffire à elle seule à justifier une condamnation à perpétuité si les meurtriers étaient jugés par la CPI.
Le fantasme de Poutine est, bien sûr, que son fidèle successeur à Moscou conclut simplement un accord avec lui et le laisse vivre dans sa confortable datcha. Toutefois, dans les circonstances actuelles, où Moscou est confronté à un effondrement total, ce scénario est peu plausible.
Poutine peut être tenu pour responsable des dizaines de milliers de morts en Ukraine
Poutine et son régime devraient être tenus pour responsables des dizaines de milliers de morts en Ukraine. Les choses vont donc mal tourner pour le dictateur et son entourage. Alors, Poutine pourrait-il maintenant penser à un endroit où se cacher pour échapper au jugement ?
Mme Van den Wyngaert a prédit que l’équipe juridique de Poutine lui conseillerait de se rendre dans un pays qui n’a pas ratifié le statut de la CPI. Elle a suggéré quelques destinations potentielles pour Poutine, sélectionnées en fonction de leur solidarité politique avec le Kremlin, de leur stabilité et du risque d’extradition.
Les 3 principales destinations pour l’exil de Poutine
Exil en Chine
Poutine a parlé de Xi Jinping comme d’un “ami proche”, et le dirigeant chinois aurait surnommé Poutine son “meilleur ami intime”. Les deux autocrates sont très proches. La Chine n’a pas condamné la Russie pour la guerre d’agression contre l’Ukraine. Xi a récemment remporté un troisième mandat comme président chinois, ce qui garantit effectivement la stabilité de sa position. Cependant, dans ce scénario, Pékin pourrait ne pas vouloir mettre en danger ses relations économiques avec l’Occident en accueillant un criminel de guerre accusé.
Exil en Syrie
La Syrie peut être un exil avec un ami de guerre de longue date, le président syrien Bachar al-Assad. En 2015, il accepte d’accueillir Poutine, car lui-même a demandé au président russe de l’aider dans la guerre civile contre l’opposition. Bachar al-Assad ne craint aucune sanction, parce que son régime vit déjà dans un isolement sévère. Néanmoins, aucune sécurité n’est absolue en Syrie, parce que la guerre ne s’y est pas totalement arrêtée, et l’armée d’al-Assad pourrait perdre avec la perte du pouvoir du dictateur.
L’exil en Iran
Téhéran n’a rien à perdre en accueillant Poutine, car l’Iran vit sous de sévères sanctions occidentales. L’Iran a soutenu le Kremlin dans la guerre contre l’Ukraine, en envoyant des drones kamikazes et des équipements militaires. Le régime iranien pourrait donc lui aussi être accusé.
Les liens entre la Russie et l’Iran se sont renforcés à la suite des sanctions imposées aux deux États ces dernières années. Toutefois, la sécurité relative en Iran pourrait disparaître en cas de manifestations violentes dans le pays ou de troubles civils.
Voyez-vous d’autres destinations potentielles pour l’exil de Poutine après que la Russie ait complètement perdu la guerre, ou que des troubles internes et un effondrement économique aient conduit à une chute du régime avec Poutine destitué et recherché par la Cour pénale internationale ? Laissez vos réflexions dans les commentaires ci-dessous.